Voici Malakocktail n°76 (et une nouvelle version du blog) !

Et de 76 ! Le 76ème numéro de Malakocktail, « journal de Rosa, Pablo, Victor et les autres », est paru. Il est distribué ces jours-ci dans les boîtes aux lettres ou dans les commerces et lieux publics du quartier (Malakoff, Vieux Malakoff, Pré Gauchet, Manufacture, Toutes-Aides…). N’hésitez pas à nous contacter si vous ne le recevez pas. Vous pouvez aussi lire et télécharger ce dernier Malakocktail sur ce blog depuis sa page dédiée.

Que trouve-t-on dans Malakocktail 76 ?

Les contributeurs bénévoles du journal se sont de nouveau pliés en quatre pour vous proposer un contenu varié et pertinent ! Jugez-en :

L’ouverture de la nouvelle place Rosa Parks au cœur de Malakoff coïncidant avec les 10 ans du début des travaux du projet urbain, l’occasion était trop belle pour qu’on ne célèbre pas cet anniversaire à notre manière. C’est ainsi que les cubes colorés de la ville sont maniés par des mains d’enfants en couverture de ce numéro sur un air d’Alain Souchon (repris dans l’édito), tandis que la double-page centrale confronte des images prises il y a 10 ans et aujourd’hui dans les mêmes lieux du quartier. La place Rosa Parks et quelques-unes des questions posées par les habitants à son sujet (et au sujet des commerces) se trouvent page 6, et le « tour de la place » se continue ailleurs (Toutes-Aides, Manufacture, Canal St-Félix) page 8. On lit page 12 un entretien avec l’association d’accompagnement scolaire et d’ouverture culturelle Ambitions Jeunesses, qui permet de bien comprendre son action militante et les principes qui la fondent. La page 14 est consacrée à des contributions plus « libres » (résilience et marins russes…) tandis que la page 15 révèle un nouveau pan des coulisses du journal. On retrouve bien entendu dans ce numéro un agenda et quelques annonces (page 3), des retours en images sur différents projets et évènements (le festival Le Rêve du loup, le « Vore’koff » – composteur collectif innovant à Malakoff, le festival du film de Douarnenez, la parution de « Je vois la ville » – livret final de l’Observatoire de la ville dont nous reparlerons ici bientôt), des nouvelles de l’Espace Lecture, des « infos travaux », des jeux, énigmes et recettes…

Et le blog alors ?

Comme vous pouvez le constater si vous en êtes lecteur habituel, il a changé ! Plus clair, plus lisible, plus simple, il a vocation a mieux valoriser les images du quartier, à rendre plus attractive l’actualité locale et à mettre en avant les archives et contenus issus du journal. La page d’archives du trimestriel papier va d’ailleurs bientôt être remaniée également et de nouveaux contenus devraient faire leur apparition. Et le blog est désormais « web-responsive », comme on dit (il s’adapte à tous les types d’écrans, de l’ordinateur au smartphone). N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez ou à nous signaler les problèmes qui demeureraient dans le champ de commentaire ci-dessous.

Des suppléments ?

Bien entendu ! Vous trouverez ci-dessous quelques images d’archives du quartier prises il y a 9 à 10 ans qui permettent de se rendre compte à quel point le paysage de Malakoff a changé depuis. Ces photos complètent les huit paires d’images du quartier avant/après que vous trouverez en double-page centrale de Malakocktail 76. Photos Equipe de quartier Malakoff-St Donatien/Ville de Nantes.

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, positives ou négatives, par exemple dans le champ de message ci-dessous. Nous y serons attentifs.

Un numéro 75 bien frais ! (avec suppléments)

Couv_M75Quasiment sans prévenir, c’est au tour du 75ème numéro du journal de quartier de paraître ! Comme pour tout numéro d’été qui se respecte, ses contributeurs bénévoles y ont injecté une bonne dose de légèreté et un peu de chaleur, sans oublier quelques fondamentaux du journal (parmi lesquels les vaches, nous y reviendrons très bientôt sur ce blog…). Imprimé à 3500 exemplaires, ce n°75 est distribué ces jours-ci dans votre boîte aux lettres ou dans les commerces et lieux publics de votre quartier (Malakoff, Vieux Malakoff, Pré Gauchet, Manufacture, Toutes-Aides…), la diffusion étant effectuée en lien avec l’Accoord Malakoff dans le cadre du financement d’un projet d’échange entres jeunes Nantais et Palestiniens. Si vous n’avez pas eu Malakocktail 75 d’ici la mi-juillet, n’hésitez pas à nous contacter pour nous en demander un ou plusieurs exemplaires. Vous pouvez aussi télécharger une version pdf de ce dernier Malakocktail depuis la page d’archives (ou en cliquant sur l’image de couverture dans la colonne de droite du blog).

Au-delà de sa couverture aux tons verts ornée d’une vache (Groseille, c’est son nom) et d’une fanfare cuivrée, que trouve-t-on  au menu de ce Malakocktail 75 ? Une sélection d’évènements en guise d’agenda d’été local (qu’on retrouve au complet ici), des retours en images sur quelques actions de ces derniers mois (voir les suppléments ci-dessous pour d’autres images), la mise en lumière de certains projets tels que la création menée par Gwenaëlle Rebillard avec des collégiens de Sophie-Germain (voir le blog du projet), les actualités du Sporting Club de Nantes ou le groupe de jeunes spectateurs mené par l’ADPS, l’Accoord et Peuple & Culture, la visite d’un endroit singulier tout près d’ici, de nouvelles productions de l’Observatoire de la ville, quelques réflexions et photos issues de Fêtons Jardins 2014 (et encore d’autres photos ci-dessous), des extraits de lectures issues de l’espace du même nom, des vignettes un brin provocatrices, des appels à participation et un aperçu des coulisses du journal, des nouvelles des chantiers du quartier et quelques jeux.

Et les suppléments ? On y vient, on y vient… Vous trouverez ci-dessous d’autres images de la rencontre avec l’illustratrice Anne Crausaz le 14 mai, de la restitution des créations de l’Observatoire de la ville le 27 mai, de la journée Fêtons Jardins le 14 juin et du carnaval des 10 ans de Macaiba (accompagnés d’une contribution de l’Atelier du 14 et des témoignages d’enfants ayant participé à la participation du carnaval). Cliquez sur les images pour les voir en grande taille.

Pour accompagner leurs photos, l’Atelier du 14 nous a envoyé les témoignages d’enfants ayant participé à l’organisation du carnaval brésilien :

« Depuis plusieurs mois, Atelier du 14 a associé les enfants et leurs famille à la préparation de cet évènement. Visite guidée de la ville pour Elisson, musicien du quartier de Caranguejo à Recife préparée avec Raphaël, Julia, Maria Fella, Makoroba et Mélissa… « On a fait découvrir la France à Elisson »; « J’étais jamais allée à Trentemoult »; « Je suis montée tout en haut du bateau »; « moi, j’ai eu peur » , « J’ai été voir des chèvres », « Quand la petite princessse a été fiancée à l’empreur d’Autriche, est-ce que son père était d’accord ? »; « Je ne sais plus comment ça s’appelle les fleurs ». « Avant, y avait le fleuve ici devant le chateau ». « Et là bas, ils faisaient les gâteaux pour le goûter ». Ateliers confection des costumes animé par Joanice, Beija, Dominique, Ugo, Camille, Josée et Jeanne. Georges, très concentré, a piqué la moitié des costumes à la machine. Interviews préparées et réalisées avec Kalifa, Diakoumba, Amina, Mariama, Maria Fella… Merci à Caroline, journaliste allemande qui leur a appris ce qu’était une question ouverte ou fermée et comment mener l’interview. « Gouga, c’est un papa »; « Les enfants de la bibliothèque de Caranguejo nous ont envoyé des photos. Elisson nous a expliqué son quartier. Quand il pleut, ou que la mer est trop haute, l’eau rentre dans les maisons », « et on trouve facilement du travail au Brésil ? », « le portugais du Portugal, comme Monique le parle, c’est pas tout à fait la même chose que le portugais du Brésil. » Atelier cuisine brésilienne où Joanice fait découvrir la fabrication des jus. « On pourra faire des jus créés par nous même. Et même, on rajoute de l’eau, et c’est trop bon! » Danse de la Siranda, « mes pieds, ils font autrement alors je recommence »; « on a ri, et tout le monde dansait avec nous ». Capoéra « On danse comme si on donnait des faux coups, mais on esquive; une façon pour les esclaves de se défendre ». Voilà quelques bribes de nos aventures, ce projet nous ouvre des fenêtres ! Projet où d’autres ont participé ponctuellement (Merci à Accoord, Réseau d’échanges des Savoirs et Macaïba, et merci à La Maison des Haubans pour son accueil. »  (Jeanne Vilbert pour Atelier du 14)

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N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques – positives ou négatives – à l’issue de votre lecture, par exemple dans le champ de message ci-dessous. Nous y serons attentifs.

 

 

Malakocktail 74 est là !

Voici le 74ème numéro du journal de quartier de Malakoff et ses alentours ! Soigneusement conçu, préparé, écrit, photographié et dessiné par une vingtaine de bénévoles, ce numéro imprimé à 3500 exemplaires va dans les jours qui viennent être déposé dans votre boîte aux lettres ou dans les commerces et lieux publics de votre quartier (Malakoff, Vieux Malakoff, Pré Gauchet, Manufacture, Toutes-Aides…). Si ce n’est pas le cas, contactez-nous pour nous en demander un ou plusieurs exemplaires ! Vous pouvez aussi télécharger une version pdf de ce dernier Malakocktail depuis la page d’archives en cliquant sur l’image de couverture présente dans la colonne de droite du blog. Et pour en savoir tout de suite plus, retrouvez ci-dessous le sommaire détaillé de ce numéro ainsi que ses « suppléments » de blog :

Qu’y a-t-il au sommaire de Malakocktail 74 ?

Au-delà d’une couverture aérienne qui prolonge les réflexions sur la nature du quartier et ses limites, on trouve :Pages_M74

– Page 3, un appel à projets citoyens des Idéelles à l’occasion de la 2nde édition de « Fêtons Jardins » (14 juin 2014), un bref agenda et quelques infos pratiques.
– Pages 4 et 5, quelques mises en lumière d’initiatives locales de ces derniers mois (Disco Soupe, atelier scrabble, Tissé Métisse…).
– Page 6, des extraits de contributions d’habitants suite à des actes de violence ayant eu lieu dans le quartier en ce début d’année (voir les suppléments ci-dessous pour retrouver l’intégralité des contributions), suivies page 7 d’une respiration photographique de l’aube au crépuscule.
– Pages 8 et 9, un tour d’horizon des ateliers de peinture et d’arts plastiques proposés dans le quartier : Atelier Dominique Peinture, Les 3 Ailes et La Clé des couleurs.
– Pages 10 et 11, une sélection de textes et dessins d’élèves de l’école Henri-Bergson issus du projet d’Observatoire de la ville (voir le site du Centre de Ressources Ville pour en savoir plus sur ce projet et ci-dessous pour des images issues des séances d’observation et d’écriture).
– Page 12, un texte d’Armelle, récente « Malakoffienne » qui s’interroge sur son « nouveau » quartier et ce qui y fait sens.
– Page 13, une flânerie visuelle et chantante de Chantal toute en « bancs publics ».
– Page 14, une rencontre d’élèves de l’école Ange-Guépin qui ont eux-mêmes « rencontré la poésie » lors d’un une correspondance avec Sébastien Smirou (rendez-vous sur le site dédié pour lire et admirer leurs créations).
– Pages 15 à 19, les contenus réguliers (et sans cesse renouvelés) que sont les nouvelles de l’Espace Lecture, l’Infos travaux, les (nombreux) jeux, recettes et autres poèmes…

Et les suppléments…

1/ Suite à des évènements violents dans le quartier en début d’année, des habitant(e)s nous ont proposé des contributions sur le sujet. Comme nous l’expliquons en page 6 de Malakocktail 74, ces textes, qui naturellement reflètent avant tout les opinions de leurs auteurs, ont fait l’objet d’intenses discussions en comité de rédaction et il nous est par ailleurs impossible de les publier intégralement dans le journal papier. Nous en avons donc publié les extraits qui nous semblaient les plus intéressants et qui remportaient le plus d’adhésion de la part des bénévoles du journal, et nous vous proposons, si vous le souhaitez, d’aller plus loin ici en lisant l’intégralité des contributions en question :
Celle de Moçab, que vous pouvez lire sur son blog, se penche sur les causes de ces violences et tente d’explorer plusieurs pistes, tandis que celle de Anne et Marie (que vous pouvez lire ici même), plus spontanée, en appelle à un sursaut des parents et des jeunes.

2/ L’Observatoire de la ville est un projet inter-quartiers d’arpentage et d’écriture de la vie urbaine à l’initiative du Centre de Ressources Ville de Nantes. Inspiré du travail de l’association Ne Pas Plier à Ivry-sur-Seine, il implique notamment les journaux de quartier Couleur Locale et Malakocktail, Nantes Action Périscolaire et les écoles Châtaigniers (Dervallières) et Henri-Bergson (Malakoff). Parmi les publications qui ponctuent ce projet, une double page est consacrée à une sélection de textes et de dessins d’élèves de l’école Henri-Bergson dans Malakocktail 74. Ci-dessous, vous trouverez une sélection de photos issues de séances d’observation et d’écriture du projet à Malakoff, aux Dervallières et sur le chemin entre les deux quartiers (cliquez sur les photos pour les voir en grand format) :

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques – positives ou négatives – à l’issue de votre lecture, par exemple dans le champ de message ci-dessous. Nous y serons attentifs.

 

 

Malakocktail 73 est paru !

Les contributeurs bénévoles de Malakocktail n’ont pas attendu Noël pour vous livrer la 73ème mouture du journal de quartier ! Ce numéro sera donc déposé dans les jours qui viennent dans votre boîte aux lettres ou dans les commerces et lieux publics de votre quartier, si vous habitez Malakoff, le Vieux Malakoff, Pré Gauchet, la Manufacture ou Toutes-Aides… Et si ce n’est pas le cas, demandez-le nous ! Vous pouvez aussi télécharger une version pdf du dernier Malakocktail depuis la page d’archives en cliquant sur l’image de couverture dans la colonne de droite.

Au sommaire de cette livraison du journal de quartier, on trouve justement un questionnement sur le « quartier », le territoire local, qui prend la forme d’une carte subjective et collective occupant la double-page de couverture. Viennent ensuite :

  • une vision « verte », rêvée et dessinée du quartier par Kevin,
  • une rétrospective en images d’événements locaux récents (dont les Z’haubaneries 2013 – supplément d’images ici),Comprendre le foot à Malakoff
  • un passage au festival Les Utopiales où Cathy nous conte le « steampunk » (suppléments de liens : les pages Facebook de French Steampunk, du Petit Vaporiste et de la Breizh Steam Punk Society),
  • la rencontre d’Annette et Jean-Yves à la pension-restaurant « Le Stade » avec Marie-Joëlle, Angèle et Michelle,
  • une découverte du nouveau marché de Toutes-Aides par Maria et Marie-Joëlle,
  • un point sur l’association Unis-Cité qui quitte bientôt La Manu, par Ugo,
  • une double-page pour comprendre les offres de football et le futsal à Malakoff (Nantes Bela Futsal, Sporting Club de Nantes, FC Malakoff), avec Daphné et Bilal,
  • une analyse du film « Pour le meilleur et pour l’oignon » par Pierre,
  • un retour sur le festival du film de Douarnenez en compagnie de Marie-Joëlle, Angèle et Michelle,
  • de singulières « rencontres » avec Chantal,
  • un conte de saison, « Les Quilles », par Maïe,
  • les nouvelles de l’Espace Lecture,
  • l' »Infos travaux »,
  • la recette de Kevin,
  • les mots croisés de Jeanne.

Le tout est ponctué de respirations photographiques notamment dues à Sylvie et Chantal.

Bonne lecture et joyeuses fêtes !

Voici le 72ème numéro du journal de quartier ! (avec suppléments)

Malakocktail n°72Le 72ème numéro de Malakocktail est désormais paru et ce blog est passé pour l’occasion au vert (assez capital) de sa manchette.

Si vous habitez Malakoff, le Vieux Malakoff, Pré Gauchet, la Manufacture… vous trouverez ce numéro dans les jours qui viennent soit dans votre boîte aux lettres, soit dans les commerces et lieux publics de votre quartier.

Malakocktail 72 (4ème de couv)

A défaut, ou si vous habitez ailleurs, n’hésitez pas à nous demander de vous l’envoyer, c’est gratuit. Vous pouvez aussi le télécharger dès maintenant en version pdf en cliquant sur l’image de Une ci-contre.

Au sommaire de ce numéro qui respire, et auquel nous avons apporté un soin visuel tout particulier, vous trouverez l’agenda de la rentrée, des retours en images, « Ceinture noire au judo-club », « Après la Traviata », « Avant le départ », « Entre les mains de chacun de nous » (rencontre avec Les Idéelles), « Meuh ! Un roman mystico-localo-bovin » (avez-vous vu une vache ?), « On est arrivé », deux variations sur le feu, « Séquence 8 – cirque », « Du côté de l’Espace Lecture », l’infos travaux, les mots croisé de Jeanne et les problèmes d’Yvon.

Bravo à Jeanne, Yvon, Pierre, Frédéric, Daphné, Angèle, Odile, Michelle, Kevin, Claude, Chantal, Sandrine, Françoise, Marie-Joëlle et Sylvie pour le travail fourni, et merci aux membres du groupe de spectateurs critiques de Peuple & Culture 44 et à Christèle pour leurs contributions.

Les suppléments au numéro papier

1/ En complément des images de la Fête de quartier du 8 juin dernier qu’on trouve page 4, retrouvez sur ce billet d’autres photos de l’évènement

2/ Pour approfondir la discussion avec le collectif Les Idéelles retranscrite page 8, voici la version complète de l’entretien que nous avons eu avec Mahdiya et Marielle :

Entre les mains de chacun de nous…

Depuis qu’elles avaient planté leur parcelle de jardin (le « Garden’koff ») au pied de la banane Norvège en 2012, et suite au succès de leur démarche, nous attendions le bon moment pour discuter avec elles. « Elles », ce sont Les Idéelles, un collectif de femmes, de mères, d’habitantes du quartier et de citoyennes, préoccupées par leur cadre de vie. Depuis le Garden’koff, elles ont notamment lancé un atelier de réflexion sur le devenir du Parc de la Roche (le « Lab’koff ») et participé à l’installation d’une « station verte et gourmande » près du jardin, la « Mal’Alhambra ». C’est là que, de citoyen(ne)s à citoyennes, nous avons échangé avec Mahdiya Hassan-Laksiri et Marielle Gibouleau, deux des fondatrices du collectif.

Quel est le sens de ce travail que vous faites autour de la « verdure » ?

Au début, la question qu’on se posait était « qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ? » C’était notamment lié aux travaux. Nous étions toutes dans le quartier depuis environ 10 ans et les travaux, le bétonnage, avaient entraîné beaucoup de perte d’espaces verts. Au début, il ne s’agissait pas forcément de jardin. On ne trouvait plus notre place, on avait l’impression de perte d’un lien, certaines vivaient la réhabilitation dans leur logement, n’avaient pas de balcon, avaient la sensation d’être enfermées entre quatre murs… Mais le moment clé a été l’incendie du centre commercial (en février 2011), à la suite duquel certaines se sont dit « basta ! J’en ai marre, je veux partir ! » On s’est donc demandées si on restait. Mais si on restait, il fallait faire quelque chose, un acte positif, pour ne pas demeurer dans la plainte. Notre point commun, c’était une vision de la monotonie du quartier, et des quartiers en général. Il y avait de l’espace mais pas grand-chose dessus, un manque de couleurs…

A-t-il été facile de fédérer autour du projet de jardin « Garden’koff » ?

Notre volonté est de montrer qu’il est possible de faire quelque chose. Pour nous, donner envie est plus important que fédérer. Il s’agit aussi de se demander comment on fait pour travailler ensemble, de montrer que les choses peuvent venir de la base tout en coopérant avec les institutions. A l’origine, on a proposé notre projet de jardin et la Ville de Nantes a choisi de nous aider. Quand on a voulu implanter notre jardin, on a fait le tour du quartier avec les institutions, et c’est compliqué de s’implanter sur l’espace public, il y a des zones qui relèvent de responsabilités différentes, ça demande de négocier. Puis le SEVE (Service des Espaces Verts et de l’environnement de la Ville de Nantes) a assuré la préparation du terrain et nous avons reçu des dons de plantations.

Qui vient arroser ce jardin, comment ça fonctionne ?

Vient qui veut. L’esprit est collectif. On habite sur le quartier, donc quand on est là on nous voit, on est à proximité de l’aire de jeux donc on dialogue avec les enfants, on les invite à entrer, mais la responsabilité reste partagée avec tous. Il y a des habitants qui sont là, qui surveillent. On distribue les fruits du jardin, on partage, c’est l’idée.

Quelle est la différence entre le Garden’koff, petit jardin partagé et clôturé, et la Mal’Alhambra, espace ouvert avec bancs, tables et arbres fruitiers, juste à côté ?

Dès le départ, on voulait un jardin et un espace de papotage. Mais on n’a pas eu tout tout de suite, on a du faire nos preuves. Au début du Garden’koff on n’avait même pas de point d’eau. Pour arroser on devait aller jusqu’au citystade avec nos arrosoirs… Au bout de quelques mois, un point d’eau a été installé dont on a la clé, mais l’idéal ce serait qu’il y ait une sorte de fontaine pour que les gens puissent venir arroser quand on n’est pas là. La Mal’alhambra est donc venu après le Garden’koff, mais l’esprit est le même : tout ce qui est planté est partagé, toute personne qui plante ou participe doit accepter de partager les fruits de son travail. Les Idéelles ont la gestion du Garden’koff à travers une convention. La Mal’Alhambra est plus libre : c’est une « station verte et gourmande » comme il y en a d’autres en ville, installée avec l’aide du SEVE, et nous la faisons vivre. Pour le Garden’koff, qui est clôturé, on souhaite que les gens demandent quand on est là, s’ils veulent quelque chose. Mais il n’y a pas de dégradations parce qu’on est présentes, on donne le fruit de notre travail et on ne demande rien en contrepartie. Et nous, on se fait plaisir.

Est-ce que ça marche ?

Oui, le composteur notamment, les gens s’en servent. D’autres arrosent, et on dialogue avec les enfants qui sont sur l’aire de jeux. Et il est aussi très important pour nous de faire le lien avec les nouveaux habitants. Nous, on a connu des gens qui habitaient dans la banane qui était ici avant la démolition (le linéaire Pays de Galles), on les a vus partir, ce n’était pas facile. Et on sait que les gens qui arrivent dans le quartier, dans les nouveaux immeubles qui sont en face du jardin notamment, ont aussi leurs propres craintes. Donc le lien se fait à travers ce jardin, le composteur, les enfants qui viennent cueillir des framboises… C’est notre notion de l’habitat : on habite aussi à l’extérieur, ensemble.

Et puis on n’est pas dépositaires de l’idée. Si des gens de l’autre côté du quartier, au Pré Gauchet ou ailleurs veulent faire ce genre de choses on est prêtes à aider mais allez-y, il suffit d’être deux… Ces jardins appartiennent à tous, on n’est pas propriétaires, c’est de l’espace public, si des gens volent ou cassent c’est tout le monde qui en pâtit. Et puis pour nous, même si ce n’est pas toujours simple, c’est un plaisir et c’est un vrai projet d’habitat. Et ce projet est aussi un moyen d’apprendre la relation entre le collectif et les institutions, dans les deux sens. Le tout n’est pas de s’opposer mais de trouver un terrain d’entente.

Est-ce que le projet a essaimé dans le quartier ?Idéelles_épouvantail

Derrière la banane Norvège, un monsieur a semé des graines de fleurs… Et puis les projets des Idéelles c’est aussi l’idée qu’on peut désenclaver le quartier autant par les idées que par les immeubles. On a réussi à faire venir ici des gens de l’extérieur qui se sont dits « Malakoff, c’est chouette ! », on contribue à donner une image positive du quartier. C’était aussi l’objectif du pique-nique « Fêtons jardin » du 26 juin dernier. Et puis on est aussi des femmes, et l’image des femmes dans les quartiers est également chargée de stéréotypes qu’on contribue à combattre.

On a même entendu qu’on menait des projets « bobos », mais c’est justement dans les quartiers populaires qu’on devrait multiplier les politiques de développement durable. Il ne faut pas le réserver a l’« élite », c’est aussi un moyen d’avoir une fierté du travail accompli ensemble. Le carré de carottes en bas d’immeubles est d’autant plus pertinent dans un lieu où les gens ont parfois du mal à se nourrir. C’est ici qu’on devrait avant tout développer les relations humaines, travailler, partager, faire ensemble. C’est beau de rêver, et nous on continue à le faire.

Aujourd’hui, l’aval du quartier, en fin de chantier, semble manquer de verdure en comparaison d’ici…

En effet, et c’est difficile de faire venir les gens de là-bas, il y a une vraie frontière, la fameuse ligne « Miami/Beyrouth ». Mais les choses se font petit à petit. Par exemple, Céline, qui habitait le nouvel immeuble que certains appellent le « bunker » [du fait de ses hautes grilles, à l’angle des rues d’Irlande et de Chypre, ndlr], nous a rejointes. On a tous nos préjugés, nos barrières, mais la clé c’est la rencontre.

On se sent légitimes pour proposer ce type de projets. En tant que citoyens usagers, investit dans la ville, on peut impulser des projets, influencer les politiques publiques… C’est ça la fameuse démocratie participative. En tant qu’habitantes, si on nous avait demandées notre avis sur la rénovation de Malakoff amont, on aurait dit « ne clôturez pas », « ne mettez pas de palmiers », « ouvrez et laissez les gens faire ce qu’ils veulent ». On ne met jamais l’humain au centre des projets d’urbanisme. On pense toujours « neuf », il faut que ça sorte, alors qu’aujourd’hui la ville se construit sur elle-même, il faut apprendre à faire à partir de l’existant.

L’idéal de beaucoup de gens n’est-il-pas de vivre tranquilles, clôturés, chez eux, avec une alarme ?

C’est peut-être plutôt quelque chose qu’on leur vend comme un idéal. Mais c’est vrai que tout le monde ne pense pas en termes de circulation, de rencontres… Reste que lorsqu’on discute avec l’urbaniste de Malakoff [Gérard Penot, Atelier Ruelle, ndlr] on se découvre des manières de penser communes, la même volonté que les habitants s’approprient les espaces publics… mais il nous dit aussi qu’il est soumis à de fortes contraintes, que l’urbanisme est une chose complexe. Nous avons vu une expérience parisienne d’habitat social collectif pour laquelle les habitants se sont constitués en maître d’œuvre, en concepteurs de leur habitat, et c’est vers cela qu’il faut tendre. Au lieu de cela, on leur propose des réunions à répétition à 18h où ils ont l’impression qu’ils ne pèsent pas. Il faut développer le pouvoir d’agir de chacun, mais il est normal d’avoir peur, et souvent on se met des barrières avant même de commencer, on se dit qu’on n’a pas le droit…

Vous avez lancé une réflexion sur l’avenir du Parc de la Roche (le « Lab’koff ») à propos de laquelle on pourrait se dire : « mais de quoi se mêlent-elles ? »

C’est une question de légitimité. On juge qu’en tant que citoyennes, usagers qui votent, on est légitimes à nous intéresser aux espaces qui nous entourent. On habite en ville, ça nous fait mal au cœur de voir un si grand parc délaissé. Il n’y a plus de barbecues, il n’y a plus d’araignée pour les enfants, tout ça parce qu’il y a eu des problèmes et qu’ensuite on a laissé tomber… Le constat sur ce parc est partagé, l’accès y est difficile pour les personnes à mobilité réduite, les bancs sont rares et mal fichus. Ce qu’on voudrait dans ce parc c’est de la vie, avec des espaces ici et là qui s’adressent à des publics différents, aux enfants, aux jeunes, aux adultes… un peu à l’image de ce qui s’est passé pendant la fête de quartier. Qu’on arrête de nous dire que ce parc est trop loin, d’autant plus qu’il est desservi par le bus. Mais c’est à valoriser la verdure en ville, certains parcs ont des senteurs, des thèmes, et celui-ci ? Le Lab’koff c’est donc une démarche lancée dans le cade de l’appel à projets « Nantes capitale verte 2013 » pour réfléchir aux usages de ce parc : il s’agit de mettre autour de la table architectes, paysagistes, écoles, habitants… Pour l’instant on en est encore dans une phase technique, on cherche des partenariats, mais on vous tiendra au courant des avancées.

Pour nous se pose toujours la question de la légitimité. Je suis légitime, même seul(e). Sinon quoi ? Il y aurait les « sachants » et les autres ? Non, les compétences et les points de vue sont complémentaires. Le véritable pouvoir est entre les mains de chacun de nous. Et puis notre responsabilité est là, vis-à-vis de nos enfants si nous en faisons pas bouger les choses. C’est la question de savoir ce que nous leur laissons.

Avec Marie-Joëlle, Kevin, Chantal, Françoise et Angèle

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